Hummer, diplôme et question philosophique
November 13th, 2009l’heure est grave. pas parce que la fRance est statistiquement plus conne depuis la malheureuse mort de l’inventeur du pantalon en jean bleu (et quand on pense que VG*E est encore en état d’écrire des livres, on se dit que la justice est vraiment une idée à la con). non mes chèr/e-s, l’heure est grave parce que la catastrophe annoncée et annuelle commence à Paris. la très longue période où les parisien/ne-s qui ont le temps de lever le nez - dans mon cas, de se livrer à un petit exercice de contorsion par la fenêtre - entre 10 et 16h se demandent si la soleil s’est déjà couchée ou si elle ne s’est pas encore levée a officiellement commencé. cette année néanmoins, je ne tomberai pas dans le piège stupide du réconfort alimentaire, et ce grâce à un système moral strict et ferme : je n’ai le droit d’acquérir du chocolat que le ouikende et je ne peux le manger que si je n’ai pas jeté de nourriture de la semaine. c’est que la politique du tout gratuit que pratique à vigile défendant le supermarché du coin a eu beaucoup d’effets secondaires sur mes pantalons l’hiver passé.
je réalise qu’il s’est passé moult choses dans ma vie fascinante et que je ne prendrai probablement pas le temps de tout bien raconter. alors en vrac : j’ai vu l’endormie et elle est encore plus belle ; je suis montée à bord d’un Hummer et sachez-le, c’est très inconfortable ; j’ai erré de lieu collectif en atelier porno pour tou/te-s à Montréal et c’était bien, les impôts de Lyon m’ont fait la blague du siècle - Françoise en rit encore - en prélevant 450€ de mon compte alors que j’étais à 5000km de ma banque, sans me prévenir évidemment.
je reviendrai sur une nouvelle remarquable et la prochaine fois, je vous parle du travail idéal-rêve de ma vie et qui m’est littéralement tombé dessus.
- la grande nouvelle : je suis diplômée, ayé.
j’ai mon master de con-ception de documen*ts multi*lingue mul*timédia. j’ai fait ma soutenance et le laser rouge n’a impressionné personne malheureusement. en toute lucidité, ça s’est mal passé, plutôt du genre fiasco que brio. je me suis retrouvée face à 2 femmes vieillissantes et aussi peu baisée l’une que l’autre qui n’ont jamais cherché à cacher un certain dégoût de ma modeste personne décoiffée. j’étais là, aussi nonchalante qu’à mon habitude, à leur expliquer que le cours de php m’avait surtout servi à découvrir que je détestais le php mais qu’en soi c’était pas du temps perdu puisque je n’allais pas m’égarer dans cette voie-là quand la plus aigrie des 2 dragonnes m’a symboliquement sauté à la gorge avec la joie du fox terrier à poil dur (ci-dessus, résultat gogole quand on cherche “milou”) dont elle a d’ailleurs la coiffure qui se saisit d’un chat. “mais enfin Amandineuh (c’est moi) vous imaginez, si vous tombiez sur une description de poste idéaleuh, votre boulot RÊ-VÉ, le job parfait, mais que vous ne pouvez pas postuler parce qu’il faut des bases en PÉHACHEUPÉ ? vous allez vous en vouloir toute votre vieuh, ce sera votre PLUS GRAND REGRET, tout ça parce que vous aviez décidé que vous n’aimiez pas le PÉHACHEUPÉ ?” elle a dit tout ça sans reprendre d’air, à la fin elle était toute rouge et tellement fière d’elle qu’on aurait dit un adolescent, le modèle cheveux gras et ticheurte Che à paillettes, triomphant de son premier débat politique avec sa petite sœur à qui il a cloué le bec en citant Besanc*enot sur le ton du céçuikidikiyé. ah elle était pas peu fière la Patoche.
ça me laisse sans voix une telle idée, que le pire regret de ma vie pourrait être de ne pas avoir postulé à un boulot. j’ai beau jouer depuis avec cette idée quand mon cerveau n’a rien de mieux à faire - dans l’avion, aux toilettes, au cinéma devant le dernier navet français -, je n’arrive pas à savoir si je dois envier les personnes qui ont la faculté de penser aussi peu loin que ça ou si je dois compatir. une vie aussi conne est-elle heureuse ou malheureuse ?
cette année pourrie finie, je me sors donc du travail de bureau et surtout de la rédaction technique. je ne cacherai pas mon soulagement parce que l’angoisse montait doucement quand je pensais à la voix du présentateur chargé d’annoncer mon grandiose suicide, immolée par le feu devant le siège social d’une obscure entreprise travaillant étroitement avec les fournisseurs d’accès, présentateur qui n’allait pas manquer de commencer par “c’est la triste histoire d’une jeune fille qui voulait devenir Simone de Beauvoir et qui a fini par écrire des modes d’emploi de batteurs chez Moulin*ex”. bien vite, les journaux seraient remontés à mon blog et les spécialistes auraient pu décrire à l’envi une personnalité bipolaire délirante pleine de haine, de violence et de littérature. ptêtre même qu’ils auraient interviewé ma voisine du dessous ou mon ex et je vous dis pas l’image que le pays aurait eue de moi.