d’enseignement et d’eau fraîche
Saturday, March 19th, 2011non, la chaussette n’est pas laissée à l’abandon. j’invente le blog à publication mensuelle voilà tout. je n’entends pas passer au trimestriel, sachez-le.
certains se plaignent (tu te reconnaîtras, je te mets au pluriel, ça te fait de l’ampleur) de la disparition de billets lyrico-sexuels. il est vrai que mon clavier était bien plus queer par le passé. c’est qu’à Montréal je découvrais toutes sortes d’identités et partageais, émerveillée, le spectre de l’arc-en-ciel. les années passant, la lecture de textes théoriques tannant, les interrogations grattant, j’ai noyé quelques rares certitudes dans des connaissances théoriques contradictoires. la chaussette n’étant pas un blog militant, je ne me sens pas d’écrire des notes et des notes sur des questions que soulèvent mes lectures et recherches.
voyez-vous, être gouine en 2011 n’est pas de tout repos. suis-je obligée d’être fem ou butch ? ces identités obligatoires m’emmerdent, je ne me retrouve pas dans ces étiquettes. est-ce que je suis butch parce que je porte des docs mais et alors mes cheveux longs ? j’ai pas envie de mettre une cravate, suis-je pour autant tenue de me maquiller tous les jours ? et puis surtout, magnifique question de dialectique allosexuelle : en se faisant couper les cheveux, l’amoureuse a-t-elle inversé les rôles ?
enfin tout ça la branlette de nouilles, ça ne me stimule pas autant qu’une chanson de Patti Smith, qu’une page de Bohumil Hrabal, qu’une promenade à vélo ou qu’une bière en terrasse.
la vaisselle m’apporte parfois plus.
je constate en outre une baisse de motivation à l’écriture que j’attribue essentiellement à une vie, il faut bien le dire, moins pétillante, qui en tout cas me réserve moins de surprises. c’est que coincée entre un mémoire qui n’avance pas, un long voyage qui se prépare par accoups et mon salaire de bébé prof qui n’arrive toujours pas, je ne prends pas le temps de venir ici publier des nouvelles. oui, j’ai commencé début octobre et je n’ai toujours pas été payée, c’est normal, c’est l’administration.on m’a bien dit “n’attends rien avant mars”. j’ai compris “ne pas s’inquiéter avant mai”. nous sommes donc encore dans les temps.
sur ce, je m’en vais profiter de la lumière beige grise de Paris en ce dernier samedi d’hiver, sans espoir de voir le printemps apporter quelque changement que ce soit.