le petit monde de lauberge
Tuesday, October 20th, 2009dans mon reve, cette nuit, alors que je pedalais dans les nuages au milieu des petits lapins, jentends que quelqun/e se sert du the.
je flotte.
dans mon reve, cette nuit, jentends florence qui dormait sur le lit en face de moi sinsurger “mais quest ce que tu fais”.
je vole.
dans mon reve, coton et vapeurs joyeuses, jentends une voie dhomme repondre “ben jpisse” (sous-entendu ben ca svoit pas ?!)
je quitte le flottement cotonneux et sors de mon reve. un garcon etait occupe a pisser sur les affaires de florence, en pleine crise de somnambulisme.
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la vie dans une auberge de jeunesse est pleine de surprises. et de francais bourres.
ca a commence lundi soir alors que je me faisais des pates, signe dune detresse deja bien ancree. je me faisais des pates donc, le plat con et desesperant par excellence, avec mon air de quand jai pas envie de parler. dans ces moments-la, meme si tori amos passait dans le coin, je crois que je resterais occupee a faire la gueule toute seule. alors imaginez laccueil chaleureux que jai reserve a Jerome le francais de lauberge de jeunesse qui passe ses journees dans la salle commune a boire de la biere et ca se sent. jerome ma mis une main dans le bas du dos, pas sur les fesses mais au niveau des hanches. jaime pas quon me touche sans invitation claire et prealable. je fais rarement la bise. je suis vraiment pas une latine. il attaque la conversation :
- cest quoi ca ?
- du tofu.
- ah je connais pas, cest quoi ?
- des proteines pour vegetarien/ne.
- tes francaise ?
- (vivement que jattrape un accent, nimporte lequel, pour ne plus etre reconnue quand je parle francais) oui.
- cest dingue moi aussi
- sans blague.
- et tu viens dou ?
- jhabite a paris
- moi aussi.
- sans blague.
- ouais ouais. et thabites dans quel arrondissement ?
- le 18eme.
- putain cest dingue moi aussi. ah ca alors cest fou quon se rencontre comme ca a 5000 km de chez nous. et thabites ou dans le 18eme ?
- jai pas a te repondre.
- mais allez tes bizarre toi, on se rencontre a 5000 km, on est ptetre voisins et tu veux meme pas te dire ou thabites. cest bien la peine de venir ici. tas vu comme ils sont ouverts et toi tu restes coincee la. tes vraiment bizarre.
- je suis peut-etre bizarre mais toi tu es clairement bourre (ONE POINT). je te dirai pas ou jhabite. si je suis venue a 5000 km comme tu le dis si bien, cest pas pour rencontrer des parisiens.
et la ce con sest barre, vexe parce que je pense quil avait vu dans notre rencontre un signe du destin assez clair qui me signalait comme etant la mere de ses futurs enfants. et il a ete raconter notre conversation a tous ces potes en parlant de plus en plus fort a chaque biere quil descend a lallure et avec la classe dun assoiffe qui boirait des des a coudre deau pour vous donner une idee. je suis rapidement devenue “lautre connasse” ou “la grosse”. alors que bon mes kilos quon dirait de trop navaient pas lair de lui poser un gros probleme quand il ma abordee. et la meilleure : javais refuse de lui dire ou jhabitais parce que javais peur quil vienne me violer parce quil etait bourre. faut savoir que je lui mets une tete facile audit jerome, et quen plus je crois pas quil arriverait a me courir apres avec ses chaussures pointues.
a linverse de francoise, je ne crois pas que lhumiliation soit une technique deducation tres probante. alors plutot que daller mettre les points sur les i devant tous ses potes, jai ete lattendre a la sortie des toilettes. pour lui parler gentiment, lui expliquer comment ca marche la vie a 5000 km de la france et comment notamment on ne touche jamais personne quon ne connait pas. il a baisse la tete et a file quand je lui ai dit “tu crois que lautre connasse est sourde ?”. typique.