Archive for January, 2010

Monsieur soupaulait

Saturday, January 30th, 2010

je sais je sais, j’avais presque promis de vous raconter mon voyage vers le royal anachronisme. ça viendra. probablement.

m’est aujourd’hui tombé dessus un événement fort surprenant que je voulais partager avec vous pour avoir avis, conseils et stratégie d’attaque.

nous l’appellerons donc Monsieur Soupaulait.

il ne supporte pas la contradiction et il a toujours quelque chose à dire. au début de l’année, il a interrompu le prof qui, parlant de relecture, conseillait de ne pas oublier de vérifier les accords vicieux des participes passés pour se lancer dans un discours enflammé sur la nécessité de réformer la langue française et de passer à autre chose parce qu’en a-t-on vraiment besoin de ce signe tordu du passé hein franchement, emmerdant a priori toute la classe et en tout cas moi avec un débat qui pourrait être intéressant mais n’a en tout cas pas lieu de se tenir en cours de traductologie. il peut discuter jusqu’à ce que le/a prof, fatigué/e, admette qu’il a raison et arrête les cours quand il n’est pas d’accord. il ne pose pas de question pour comprendre, il affirme sa vision des faits. c’est toujours la bonne puisque c’est la sienne. il ennuie une bonne partie de la classe et fascine l’autre (quelques filles). je ne l’aime pas mais je ne le comprends je crois que trop bien. je l’excuse un peu. il est un peu trop vieux pour tout ça et puis j’ai toujours du mal avec le concept de montrer à tout le monde comme on en a une grosse (il m’arrive de fauter).

la neutralité est un concept fort questionnant et si elle peut exister dans un écrit, ce ne sera surtout pas mon blog. j’essaye de confiner à la sincérité. mon analyse donc : M. Soupaulait est un bel exemple du petit gros premier de la classe au collège. personne ne l’aimait, lui y compris. il a tout misé sur l’école et quitte à ce que tout le monde le déteste, il est devenu ce premier de la classe détestable qui la ramène tout le temps. les années passant, les derniers de la classe disparaissant de nos salles de cours, il n’a pas changé. il n’est toujours pas très bien dans sa peau (il tire sur le bas de ses pulls).

ce matin donc, après s’être moqué de mon accent américano-canadien :

le prof de traduction nous dit que si Pays de la Loire n’a pas de traduction en anglais, Picardie se dit en revanche Picardy. M. Soupaulait interrompt le cours pour dire que Picardie renvoie à une région administrative moderne alors que Picardy renvoie probablement plutôt à l’ancienne province royale. tout ça pour une histoire de pommes qui moisissent à cause d’un champignon bleu et qui ont le malheur d’avoir poussé en Picardie. autant vous dire qu’on s’en tapait de la région administrative. il s’embrouille dans son explication et moi, assise à côté de lui, je lui fais le geste universellement reconnu en fRance du rameur, à mi chemin entre l’encouragement et la moquerie. façon de dire “vas-y mon cher, tu t’es mis dans la merde, sors-en”.

là, il arrête son explication un poil vaseuse pour me demander, assez fort pour que toute la classe entende “mais jamais tu t’arrêtes d’être conne toi ou quoi ?!”. il finit son explication et m’insulte de nouveau très fort. je lui demande s’il a entendu parler de l’ironie, ça l’énerve, il parle de plus en plus fort. le prof lui demande ce qu’il se passe. un gros bébé émet alors une explication “rien, je remettais juste en place quelqu’un qui n’a pas été correct avec moi”.

n’ayant pas encore pris mes cours d’autodéfense pour taper sur les garçons, je ne lui ai pas proposé d’aller nous expliquer devant la salle. j’ai cependant réfléchi à 3 options :

  1. je m’amuse. c’est très facile de lui faire complètement péter les plombs et j’estime qu’il s’est ridiculisé ce matin. en plus au jeu de qui a la plus grosse culture/immaturité je suis pas forcément si mauvaise.
  2. je lui demande de m’accorder une minute, je m’excuse de l’avoir blessé, lui explique que je ne souhaitais que l’encourager de manière un peu maladroite certes, mais qui ne visait pas à mal et que personne sauf ma chère voisine de droite et lui n’ont pu apercevoir quand lui m’a insultéEEE devant une vingtaine de personnes. j’affirme que je ne l’embêterai plus mais qu’il ferait mieux de réfléchir à son attitude globale vu qu’on se passerait bien des digressions menées par et pour lui.
  3. je ne me moque plus de lui, je ne lui parle pas, je supporte ses accès d’exhibitionnisme culturel en écrivant mes lettres dans un coin.

il est entendu que la troisième solution est totalement exclue.

des idées les gens ?