de déception en air navré
Sunday, November 13th, 2011quand mes parents m’ont dit qu’ils voulaient me faire plaisir et m’offrir un beau cadeau pour fêter mon diplôme², j’ai pris le temps de réfléchir à la question de savoir ce qui me faisait envie.
je sais ce que veux dans la vie, plutôt bien. je ne pouvais cependant pas répondre “devenir rentière”.
un objet qui me nargue depuis plus d’un an et qui est un peu cher, pas disponible dans le premier supermarché venu (auquel cas j’aurais pu m’arranger), c’est un sac de coursier à vélo. un vaste contenant robuste, imperméable, assez moche, fort pratique et un peu cher.
le sourire de mes parents retombe puis se ressaisit. on sourit mais un peu moins. on me répond alors qu’on pensait plutôt à un cadeau qui allait durer toute ma vie. je comprends à cette affirmation qu’ils sous-estiment les bâches à camion dont est fait le fabuleux sac de mes rêves. je ne conteste pas, sentant que la vraie raison est ailleurs.
une chose qui s’achète, que je pourrais garder toute ma vie et que je désire ? mais c’est évident, ça me sort de la bouche avant que je réfléchisse vraiment. ce que je veux, c’est une paire de Dr Martens - ou des Rangers pour mettre avec ma jupe -.
le sourire déserte. non en fait, tu sais, on pensait plutôt à une bague.
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quand j’ai finalement envoyé une photo de ma nouvelle coupe de cheveux à mes parents, ma mère m’a appelée pour me dire que c’était vraiment très réussi. elle s’enthousiasme. “alors maintenant tu te peignes ?” je tempère “oh ben non ya pas besoin”. elle s’interroge. “mais alors ça doit être moins bien que sur la photo là, tu dois bien mettre du gel”. je me défends. “ah ben non c’est dégueulasse”. elle ne comprend pas comment obtenir ce subtil effet coiffé décoiffé sans dérivé pétro-chimique. “mais alors comment tu fais ?!” “ben au bout de quelques jours quand ils sont sales ils tiennent tout seuls en l’air tu sais”. elle avale sa salive. “ah”.
(dans le genre, c’est vrai que c’est réussi. j’ai une partie du crâne rasée, le reste assez court et un peu fou. jusqu’où pourront-ils ne pas comprendre ?)