live blogging from cournon : recherche et monde ingrat
Saturday, June 11th, 2011je sais que je vous délaisse, et bientôt vous ne le remarquerez plus parce que vous aurez oublié jusqu’à la verve et l’humour de la chaussette. pardonnez-moi, en ce moment je n’ai même pas le temps d’en passer en ma compagnie alors venir m’épancher ici…
mais là, je fais mon spam depuis chez mes parents, scotchée à la télé. après “faites entrer l’accusé”, l’émission de l’insécurité est partout, j’ai eu droit à “par amour, ils abandonneraient tout pour leur animal de compagnie”. je crois donc que nous avons touché le fond, je vous écris de là.
je le mentionne au passage parce que s’il y a bien un lieu pour mes frustrations c’est ici : le philosophe de la télévision et de l’amour de lui Lu*c Fer*ry, détaché de l’université où j’ai été vacataire, est payé depuis septembre pour des cours qu’il ne donne pas. c’est fou, moi, depuis septembre, je donne des cours qui ne m’ont pas été payés. comme le monde est mal fait.
…
des nouvelles, rapidement :
je finis mon mémoire, enfin. la gestation a été longue et mes dernières semaines épuisantes. je vis une période de cyclothymie universitaire, passant d’un sentiment de toute puissance linguistique (”je suis la nouvelle saussu*re, je vais révolutionner les sciences du langage”) à des phases plus piteuses (”non mais enfin je vais pas rendre cette merde, je vais m’enfermer dans un couvent et ne plus jamais écrire une ligne de ma vie. je me consacrerai aux lépreuseux et ferai vœux de silence”).
entre ces deux extrêmes, je m’attache à finir de relire la chose, corrigeant un détail, une ignoble faute ou une formulation maladroite. je fais aussi du vélo. je me fais aussi suivre par un type à vélo qui me tripote allègrement le cul - Barbès, son métro aérien, ses tissus chatoyants, ses cigarettes de contrebande, ses connards. ça m’a donné des envies de castration chimique collective, de broyage de couilles en place de grève. je m’en sors doucement mais à chaque connard je reviens moins indemne et je flirte bientôt avec la misandrie. passons.
la première partie de mon mémoire m’épate. je l’ai écrite il y a plus d’un an et je n’ai foutrement aucun souvenir des articles que je résume, des points de vue que je rejette, plus aucune idée sur les notions pointues que j’expose (la biunivocité ?! so 1970). c’est perturbant mais me connaissant, je dois dire qu’il est fort probable que j’aie bluffé et ne comprenais déjà pas à l’époque pas les concepts que je critique.