Mémoires d’une jeune fille dérangée

ami/e-s,

vous saurez plus tard ce qu’un esprit brillant peut faire d’une moustiquaire.

ma conception de la science a en effet été chamboulée par l’intervention de Marie B., 25 ans (j’allais ajouter de bons et loyaux services. Marie elle fait penser à ça, à une gentille chose fidèle, un labrador). en fait, je crois que c’est surtout ma conception de l’enseignement scientifique qui a été chamboulée. qu’elle n’ait rien compris au cours de son monsieur Godi*llat (si tu nous r’garde, sache que non seulement j’ai pas fait un BEP coiffure mais qu’en plus je vais probablement faire 2 bac+5 et ptêtre plus, tout ça sans avoir jamais compris les tenants et les aboutissants du cosinus), admettons… mais quand même, ne jamais avoir regardé le moindre c’est pas sorcier…

c’est que, ami/e-s, je viens vers vous avec une grande nouvelle. enfin techniquement parlant, je tape sur un clavier à la propreté douteuse pour écrire des mots sur un site inepte que vous lisez assez régulièrement mais passons, métaphoriquement parlant je viens vers vous par la magie du code binaire et des 7 couches de l’empilement protocolaire, pour vous dire qu’enfin je me sens utile sur Terre. c’est pas peu de choses après des années d’égarements diverses et (a)variés.

j’avais renoncé à me sentir satisfaite et fière de moi, c’était peine perdue. par hasard, après une conversation avec Eva, j’ai eu un éclair de géni(ss)e (copyleft Delphine from Klermont) et donc je m’en vais vous faire part de mon projet par le présent post.

je vais mettre ma capacité à faire de belles phrases au service d’une cause noble et pas assez défendue à mon goûte : la débaptisation.

pour compenser ma frustration de ne pas pouvoir moi-même envoyer une lettre à l’évêque miche*lin, étant né de parents de confession différente (faut-il le rappeler ici alors que le ministère de l’intérieur fait probablement une enquête sur moi, je suis à moitié musulmane), je n’ai pas eu la chance de me faire asperger d’eau croupie par un vieux concupiscent. j’ai bien eu un sursaut mystique vers 10 ans mais j’étais déjà à l’époque incapable de faire quoique ce soit autrement qu’en dilettante et je n’ai pas eu la motivation suffisante pour me faire baptiser, ce que je regrette maintenant. surtout que moi c’était la communion et les cadeaux qui vont avec qui m’intéressaient et pas tellement le baptême, mystique de pacotille voyez.

ami/es, copiez-collez, s’il le faut je paye les timbres et vous trouve les adresses.

Monsieur l’évêque,

J’entends par la présente faire acte d’apostasie.

Je vous demande donc de bien vouloir inscrire la mention “a renié son baptême par lettre en date du …/…/… sur votre fichier recensant les baptêmes. En vertu de la loi informatique et liberté du 6 janvier 1978, je vous demande de m’envoyer une copie dudit fichier annoté afin de m’assurer que je ne compte plus parmi vos client/e-s. Je joins à la présente une enveloppe timbrée à mon adresse pour ce faire. Je sais en effet que depuis l’abolition de la dîme vos finances vont de mal en pis et je ne voudrais pas causer votre débâcle financière. En ces temps de crise, on n’est jamais trop prudent/e-s.

N’y voyez aucune agressivité mais une rapide introspection m’a permis de me rendre compte du peu d’adéquation qu’il y avait entre vos valeurs et les miennes. Malgré ma grande admiration pour ce révolutionnaire marxiste qu’était l’Abbé Pierre et malgré Mère Theresa, je ne compte pas tolérer plus longtemps que vous puissiez me compter parmi vos appuis. Aussi, je vous le dis bien honnêtement et sans le secret du confessionnal, je vis dans le péché. Le pire, Monsieur, c’est que j’aime ça et que je ne demanderai pas pardon. Je ne crois pas en votre pardon et la repentance n’a jamais rien corrigé. Je ne crois pas que toutes les mortifications de l’univers viendraient sauver la conscience de celui qui affirme que le préservatif aggrave le problème du sida sur un continent que votre idéologie n’a fait qu’apauvrir culturellement et face à une population qui sera bien incapable d’analyser la dangerosité de tels propos.  Je crois en revanche que proférer de telles paroles est une sorte de complicité de crime contre l’humanité et j’espère sincèrement que le jugement dernier tiendra compte de ces notions modernes.

Je sais bien que cela n’affectera en rien mon statut d’enfant de Dieu alors je vous le dis tout de go: j’ai pratiqué l’IVG en date du …/…/…, aussi, si vous pouviez travailler à mon excommunion officielle, Monsieur l’évêque, ça ne serait que justice et la justice, on le sait, vous tient à coeur. Sachez-le, l’accueil que vous réservez aux pédophiles m’empêchera de violer une petite fille pour être sûr de me faire virer de votre club. Néanmoins, je me suis habillé en femme à l’âge de…/…/… . Dés lors et je cite ““ […] Une femme ne portera point un habillement d’homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel, ton Dieu “(De 22/5), je vous crois tenu, Monsieur, de faire le nécessaire pour m’expulser de votre communauté.

C’est bien inconsciemment que j’ai été baptisé/e le …/…/… Inconsciemment car à l’époque, je ne savais pas les avantages qu’il y avait à ne pas être catholique. Soyons sérieuseux, les plus grand/e-s sont en Enfer Monsieur, et si la vie après la mort n’est pas une duperie pour qu’on ne se révolte pas à l’instar de l’épanouissement personnel au travail, j’espère bien avoir l’occasion de rencontrer Simone de Beauvoir, Sartre, Virginia Woolf, John Lennon, Hitler et les survivants. Ne me privez donc pas de ce dernier plaisir et promis je continuerai à mettre 1€ quand j’allume un cierge chez vous.

Bien à vous,