marginalité sexuelle et linguistique

October 18th, 2011

 je ne blogue pas ou plus et délaisser cet espace d’épanchement virtuel me peine.

c’est que je ne sais trop que raconter. prenons par ordre anti-chronologique et tant pis pour les esprits chagrins historiens.

je suis finalement débarrassée de mon mémoire. après l’avoir fini pour la quatrième ou cinquième fois, j’ai pu soutenir.

je n’ai pas utilisé mon laser rouge, j’ai préféré me cantonner à une certaine sobriété.

j’ai dit les lesbiennes ne sont pas des gouines au jury et tout le monde a pris ça très au sérieux et a noté. j’ai dit les gouines et les pédés radicaux refusent le terme queer. je fais autorité en matière de marginalité sexuelle. on m’a demandé un poster de mon arborescence des sexualités humaines, pierre angulaire de ma recherche, arbre des déviances qui part d’être humain pour arriver à lipstick butch ou à polar bear et j’ai promis de le faire imprimer.

me voilà doublement masterisée. à l’avenir, vous m’appellerez donc maîtresse.

- - -

mais la grande nouvelle qui ne l’est plus trop, c’est que depuis que j’ai fait couper mes cheveux et ai adopté une allure résolument lesbienne (une partie de mon crâne est rasée), je me suis transformée en fille. je me regarde dans les miroirs et même des fois je me coiffe.

mais le pire, c’est qu’il y a quelques nuits, j’ai rêvé que j’allais voir ma coiffeuse et qu’elle me faisait une teinture jaune pisseux. je n’avais rien demandé de tel mais elle voulait faire ressortir mon blond originel (parce que j’étais blonde quand j’étais petite, il faut que ça se sache). je ne me reconnaissais plus et j’avais peur de sortir. j’ai passé le reste de mon cauchemar à me demander si je rasais tout ou si j’investissais dans une perruque.

3 commentaires to “marginalité sexuelle et linguistique”

  1. Gayelle la princesse !! Says:

    Veux-tu que je te prête ma soeur ? Depuis qu’elle a commencé la philo, elle est devenue grande spécialiste de l’analyse des rêves ;) Le jour où je lui ai raconté que je retournais vivre en Irlande et qu’avec Prince G on louait un appart tout petit, mais avec tellement de lits que je proposais de le sous-louer à des polonais (?) elle m’a dit que je devais anticiper le futur changement de vie professionnelle de mon homme… Alors t’es bluffée hein ?! :P

  2. naafo Says:

    Excellent !

    J’aime beaucoup : “je n’ai pas utilisé mon laser rouge, j’ai préféré me cantonner à une certaine sobriété.”
    Et aussi : “j’ai dit les lesbiennes ne sont pas des gouines au jury et tout le monde a pris ça très au sérieux et a noté.”
    Et la suite : “me voilà doublement masterisée. à l’avenir, vous m’appellerez donc maîtresse.”

    Par contre, c’est un peu commun de se couper les cheveux après avoir été masterisée. Mais le “je me transforme en fille” est très drôle !

    Tout le reste est très drôle aussi et je me retiens d’interpréter ton rêve.

    Par contre, pour une réflexion toute récente, je me suis rendu compte que tout le monde pensait qu’on ne pouvait au fond pas faire autrement que d’être une femme. Pour les filles, c’est une évidence tellement bien cachée, qu’elles ne l’avouent que si on en parle en farçant ; pour les hommes, ils sont suffisamment inquiets de perdre ce qui les différencie pour que, dans certaines tribus de cons, certains d’entre eux n’aient rien trouvé de plus hilarant que de se jeter du haut d’un pont - fait avec des bambous moisis et de la merde séchée - de 75 m de haut avec une corde aux pieds ET D’INTERDIRE aux femmes de faire les connes de la même façon pour s’assurer que décidément ils sont différents de ces sans pénis.
    Quand à Lacan, il est encore plus radical : “on est hétérosexuel quand on aime les femmes. Qu’on soit un homme ou une femme”.

    Pour suivre l’anecdote, j’ai récemment dit à une réunion de travail que le toxico psychotique qui est venu il y a trois quatre jours à l’institution où je travaille s’était trompé en disant qu’il avait vu une femme, puisque en l’occurrence c’était moi qui l’avais vu à la première rencontre - certes il y a quelques mois - et d’ailleurs il n’est plus jamais revenu - et que en l’occurrence je n’étais pas une femme, et que cette observation - très subtile de ma part - constituait la preuve incontestable que ce monsieur est psychotique. Et bien ça n’a pas fait mouche : la femme qui l’a reçu il y a trois jours - qui trouve le moyen d’exercer le métier de psychologue en plus d’être femme - a vraiment pensé que c’était pas drôle que je dise ça, et que sans doute, au fond, si je disais ça c’était peut-être bien la preuve que peut-être que si. Tout ça comme si c’était top facile d’être une femme.

    Bref, j’aime bien ton “je me transforme en fille” et je trouve que ça sonne tout juste !

    Pour le reste de ton cauchemar - que je me retiens d’interpréter - tu sembles négliger la possibilité d’acheter une perruque que tu tondrais.

  3. Poutine Girl Says:

    moi j’ai l’interprétation inverse (pas du rêve mais de l’identité mâle comme identité “basique” même si ça ne colle pas avec la réalité biologique)
    et puis sinon, je le soupçonnais déjà mais il était pas très queer Lacan hein…

Participez!