Jeter des perles devant les cochons

December 7th, 2010

bilingues, unilingues,

ami/e-s qui passez,

autres,

assistez au désespoir de ma vie de bébé prof :

Something rimbaldian : “Born according to tradition, at Nepal of Queen Maya, died seven days after birth, and King Suddhodana, he was caulled Gautama”

A la Pérec* : “Global warming has been linked to the industry and its extension, automobile pollution and nuclear testing, but after find the cause of this warming, it is time to act and reduce it, several peaks of Governments held for that purpose, to try and signed protocol agreements to reduce the pollution of a few percent of the industry, efforts have been made for several years, the scientists then observed a decrease of melting ice, until earlier this year, or temperature that was recorded in the Arctic increased in a surprising way, due to various pollution of the modern world, as if the world cared more for global warming and did not feel concerned but the point is always deliver to the order several very violent storms have been recorded in North America, cyclones, floods…”

Style comment dire : “If you want to know what bloody group you belong”

et malgré cela, en dépit de la grande tristesse qui m’envahit quand je lis leurs productions, on m’a demandé de ne compter qu’une fois chaque faute qu’ils font.

j’explique : un petit oubli unique du S de la troisième personne sera autant pénalisé que son oubli systématique ou sa présence aléatoire, selon des critères qui m’échappent. cela étant, on me donne un ordre, j’obéis. je travaille pour un salaire, pas pour l’édification des masses.

* je vous conseille à ce propos L’art et la manière d’aborder son chef de service pour lui demander une augmentation, une seule et longue phrase.

10 commentaires to “Jeter des perles devant les cochons”

  1. LaPerfection Says:

    Je pense surtout que la différence réside dans le niveau d’exigence.

    D’un côté y’a les prépateux qui étudient l’anglais pour étudier l’anglais et par amour de la langue. Ces gens là cherchent la perfection et du fait qu’ils sont en prépa, ne tolèrent aucune erreur parce qu’aucune erreur n’est tolérée.

    De l’autre côté il y a des gens qui s’en foutent plus ou moins de la langue et qui, au mieux, en ont besoin comme outil de communication. Ces gens là n’ont pas besoin d’atteindre la perfection à partir du moment où ils arrivent à véhiculer leurs idées de manière relativement compréhensible.

    Etre aussi exigeant envers des étudiants de fac non-linguistes qu’avec des élèves linguistes de prépa revient à demander à une personne sédentaire de suivre la cadence de l’équipe d’athlétisme du collègue.

    Donc évidemment l’oubli du ’s’ à la troisième personne et une erreur grossière, mais ça n’empêche pas notre COO e.g. (je sais jamais à quoi ça correspond) de signer des contrats mirobolants et de gagner 100 K à l’année.

  2. Martine Cadet Says:

    Perec… José Perec, le verbicruciste ?

  3. Poutine Girl Says:

    Perfection, toi qui m’as dit trouver scandaleux le fait que la fac emploie la première venue pour donner des cours de langue, toi qui te refusais à prendre des cours de musique avec un tocard, lui préférant systématiquement quelqu’un qui sortirait des meilleurs conservatoires, j’apprécie ta constance.
    je vois pas l’intérêt de leur donner des cours pour qu’ils baragouinent un anglais vaguement compréhensible (on en est encore bien loin au demeurant). je n’attendais pas d’eux un “niveau prépa” mais un respect des règles de base et plus particulièrement de celles qu’on a vues en cours. à ton rythme on leur donne pas de cours d’anglais mais l’adresse de google trad, ça suffit à comprendre le sens et à produire un énoncé vaguement compréhensible.

  4. LaPerfection Says:

    J’ai justement refusé d’aller en conservatoire parce que je le trouvais bien trop rigide sur les méthodes d’enseignement. Et oui, je l’avoue, je préfère avoir pour professeur quelqu’un d’incroyablement meilleur que moi histoire d’avoir de la marge avant de pouvoir le rattraper. Je n’aime pas le changement, ça m’aurait embêté de devoir changer de prof tous les deux ans.

    Pour en revenir sur le pourquoi du comment j’ai été « choquée » par le fait que la fac emploie la première personne venue parlant l’anglais, c’est que dans mon esprit, il n’y a que deux solutions :

    1. Un prof formé qui, à un moment ou à un autre, a été confronté à l’aspect pédagogique de l’enseignement, qui saura faire la part des choses et aura de la méthode

    2. Une personne native qui saura être indulgente face à ce type d’erreurs car elle saura elle-même à quel point il est difficile d’apprendre une langue étrangère et qui s’attardera plutôt sur ce qui est vraiment important

    S’il y a une troisième option, soit je ne la vois pas, soit je ne l’envisage pas.

    Il y a une chose que je retiens de ma vie quotidienne actuelle : alors que mes collègues français corrigent mes fautes (souvent d’inattention) de pluriel, mes collègues Irlandais m’apprennent de nouvelles expressions ou autre vocabulaire. D’un point de vue communication, j’ai vite fait mon choix.

    Pour finir, le principal argument de mon premier message :
    “mais un respect des règles de base et plus particulièrement de celles qu’on a vues en cours.”
    → le fait de retirer des points si la règle n’est pas appliquée 100 % du temps montre bien qu’elle n’est pas connue correctement et que l’élève devra donc revenir dessus. Tant qu’elle ne sera pas respectée le point sera retiré.

    Retirer des points à chaque occurrence de l’erreur, pour moi, c’est vraiment s’acharner dans le but de descendre l’élève.

  5. Poutine Girl Says:

    ça marche dans le jeu vidéo et tant mieux pour lui et pour toi. a priori les étudiant/e-s que j’avais se destinaient à la recherche et donc à la rédaction en anglais de rapports et articles assez pointus. j’imagine même pas comment ils peuvent communiquer dans un laboratoire sans savoir construire une phrase mais passons.
    pour ce qui est de s’acharner sur les élèves : c’est pas mon truc, ça ne m’amuse pas. seulement la règle du S de troisième personne pour ne prendre que celle-là, iels la connaissent quasiment tou/te-s. la citer n’est pas un problème en tout cas.
    partant de là, on fait quoi pour qu’ils l’appliquent dans la mesure où le but du cours n’est pas de leur enseigner un anglais bancal et vaguement compréhensible à condition de ne pas être trop exigeant/e ?
    moi j’avais l’impression que s’ils perdaient pas mal de points sur un détail dans le genre, ils allaient y faire plus attention. à la limite, en comptant la faute une seule fois, je vois pas pourquoi ils se casseraient le cul à réfléchir aux accords.
    si tu as des propositions je suis preneuse. cela étant je ne suis pas sûre que je n’aurais pas pensé comme toi avant d’être confrontée à ces cours.

  6. LaPerfection Says:

    “moi j’avais l’impression que s’ils perdaient pas mal de points sur un détail dans le genre, ils allaient y faire plus attention. à la limite, en comptant la faute une seule fois,”
    → Je suis entièrement d’accord avec toi sur ce point, si la note ne compte pas. Je trouve ça juste pas envisageable de plomber une moyenne générale en filière scientifique avec des notes approchant le zéro en anglais. Evidemment le coefficient est moindre, mais la note a quand même un impact non négligeable. Surtout si c’est pour des élèves qui veulent se lancer dans la recherche (on sait bien qu’un chercheur ne parle jamais à personne en dehors de ses outils).

    Pour ce qui est du “ça marche dans le jeu vidéo tant mieux pour lui”, je pense surtout que ça marche dans le business international en général, surtout avec des pays dont l’anglais n’est pas la langue officielle. Après faut voir où sont les meilleurs contrats, en Anglophonie ou en Asie.

    P.-S; : Je vais essayer de réfléchir à des moyens d’appliquer le “tu perds un point à chaque fois que tu fais la faute” sans nécessairement plomber la moyenne de l’élève.

  7. Martine Cadet Says:

    Moi même ayant goûté au professorat il y a quelques années, j’ai longtemps était confrontée au délicat problème du “comment bien noter”.

  8. Poutine Girl Says:

    Martine, mais qui êtes-vous ?

  9. Poutine Girl Says:

    Perfection, les 0 que j’ai mis étaient réservés aux copier-collers intégraux. les copies que j’ai notées normalement allaient de 7 à 18, et j’estime que 7 quand on fait 71 fautes sur 2 pages, c’est déjà pas mal. cette note comptait pour 1/4 de leur note d’anglais et n’équivalait donc pas à un 0 en anglais.

  10. Moukmouk Says:

    La notation… j’ai envie d’écrire un roman… Il y a l’évaluation qui permet à un prof de juger de la progression des étudiants et de corriger le tir en conséquence. Je suis aussi pour un retour sur l,examen pour que les étudiants voient vraiment où sont les fautes et pourquoi. Mais la notation n,a d’intérêt que pour le système scolaire pour démontrer qu’il fait de la sélection. A l’école c’est le temps de se tromper et de se faire corriger, alors que dans la vie, on ne se fait pas corriger mais congédier (quoique avec les correcteurs cela prend de moins en moins d’importance) par contre l’expression claire des idées, ça c’est plus compliqué.

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