Mémoires d’une jeune fille dérangée

sachez que ce ouikende, j’étais aux Solidays.

pour les bouseuseux qui vivent au-delà du périph’, j’explique : il s’agit d’un festival de musique qui a lieu en proche banlieue parisienne. proche banlieue pourtant tellement lointaine puisqu’un hippodrome est réquisitionné pour l’occasion. par définition, les courses de chevaux, c’est plutôt pour les gens qui n’ont pas vraiment besoin de transports en commun et qui préfèrent sortir avec leur gros SUV mercedes. du coup l’hippodrome c’est incroyablement loin des bouches de métro du coin et même s’il y a des navettes, c’est un poil la merde d’aller voir des concerts. ça m’a rappelé ma jeunesse, l’époque où je campais à la fête de l’huma, temps révolu où je devais être drôlement plus rock n’ roll.

j’ai pu revoir Archive même si un incident technique a tout fait foirer, revoir Wax Tailor qui avait mal choisi les morceaux pour un festival, Olivia Ruiz qui est drôlement drôlement jolie, M qui tue, Kasabian qui fait du gros rock avec un chanteur qui se la pète, Ginzhu les rockeurs belges qui font du gros rock et qui ont un chanteur qui se la surpète et fait des déclarations d’amour sur un ton de bulot en rut, Izia qui a une manière un peu systématique d’utiliser sa voix et qu’un peu de maturité lui fera du bien.

les solidays, c’est un festival contre le sida avec des gens engagés, des toilettes pour hommes et pour femmes (rien pour les autres*), de la bouffe du monde pas chère avec des plats végétariens un peu partout, des concerts d’une heure, des étendues d’herbe pour se vautrer tranquilou, des groupes électrogènes qui sautent au milieu du concert d’Archive, des ados qui ont le slip qui frétille, et des pubs sur grand écran.

sur une de ces pubs, le ministère des affaires étrangères faisait de la propagande pour son nouveau site, nous expliquant que la France s’engageait dans la grande campagne du huit fois oui. la France attention, c’est un pays qui en a et qui ose tout dire. et donc :

Oui à la lutte contre la pauvreté et la faim
Oui à l’éducation primaire pour tous
Oui à l’égalité des sexes
Oui à la réduction de la mortalité infantile
Oui à l’amélioration de la santé des mères
Oui à un environnement durable
Oui à un partenariat mondial

mais moi j’ai envie d’aller plus loin et de rajouter :

Non à la mort des bébés chats
Non à la faim dans le monde
Non à la méchanceté
Non à la pollution
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* j’en ai discuté avec Delphine. les communautés trans sont plutôt pas mal touchées par le sida, yavait un forum anti homophobie, pourquoi ne pas sensibiliser un peu les festivalièr/e-s aux questions de genre et accueillir les “minorités” ?