Archive for September, 2011

patates, bronzage et raisins

Thursday, September 15th, 2011

cela fera bientôt 2 mois que je n’ai pas pris le temps de venir étaler ma vacuité ici.

cet été, j’ai fini mon mémoire.

cet été, j’ai ajouté à mon passeport un magnifique visa à 60€ qui m’a permis de découvrir le Bél*arus. Min*sk, sa gastronomie (pommes de terre et crème fraîche à tous les repas, fais attention à pas manger trop de tomates on les fait pousser vers Tchernobyl), son architecture (entre Clichy sous bois et Los Angeles, 11 voies en plein centre-ville, passages piéton chronométrés, fresques soviétiques et building en verre), ses petites maisons typiques (qui seront rasées avant 2013). mais Minsk, c’est avant tout une capitale entièrement tournée, tendue, vers la suppression de l’oisiveté. nous avons ainsi mis une dizaine de jours à trouver un café où glander, un lieu muni d’une bonne vieille terrasse.

là, j’ai reçu un message de mon directeur de recherche qui m’annonçait en somme que mon mémoire n’était pas fini.

je suis rentrée à Paris, la mort dans l’âme, me promettant de me récompenser par la réalisation d’un de mes rêves ferroviaires (Paris - Beijing ou Nouillorque - San Francisco en train) en échange.

j’ai fini mon mémoire.

j’ai été cueillir du raisin dans le sud, douche en plein air, douces nuits sous la toile. feux de bois, hamac. régime amincissant, bronzage intensif. tout aurait pu être fort agréable… n’eût été le patron. Patrick, c’est un festival de blagues racistes ou homophobes au petit matin, à 6h30 dans les vignes alors que le soleil se lève et que c’est beau. Patrick, c’est une vision personnelle du droit du travail (”quand je dis 6h30 vous êtes là à 6h15″) et une analyse politique des plus fines (”la Chine, ils vont nous bouffer parce qu’ils ont pas de Smic ou de congés payés. là-bas ya pas que des cerveaux, ya des ouvriers qui en veulent”) assortie à des connaissances médicales poussées (”il a enflé ton pouce là avec ta tendinite ? ben tu vois que t’as rien si ça a pas enflé c’est qu’il y a rien” ; “t’iras chez le docteur cette après-midi, c’est pas grave un bout de métal dans l’œil”). me faire insulter une partie de la journée pendant 3 semaines m’a rappelé le collège. sauf que j’étais payée.

j’ai reçu un délicieux message de mon directeur de recherche. j’en cite ici un extrait :

En plus, vous avez bien arrangé le métalangage, de telle sorte que les flottements que j’avais repérés au niveau du fractomorphème, par exemple, ont été rectifiés.

je suis de retour à Paris, je finis mon mémoire.

P.S.: l’ours, si tu passais par là, écris !