Archive for July, 2010

Murphy et moi

Tuesday, July 6th, 2010

Mes chèr/e-s,

je vous écris à la faveur d’une phrase typiquement journalistique entendue ce jour. parce que je veux partager avec vous ces petits moments qui font que je ne me jette pas dans la Seine devant le peu d’avancée de mon mémoire. j’espère que vous me lisez assis/e-s. cet énoncé dont la profondeur ne souffre la comparaison qu’avec les plus grand/e-s penseureuses du siècle ne manquera pas de vous laisser pantois/e-s. Bourdieu et son habitus n’ont qu’à aller se rhabiller. la performativité du genre, tout ça, c’est de la gnognote. les grand/e-s philosophes travaillent pour France 3. seule la grandiose “il va mieux que s’il allait moins bien et plus mal que s’il allait mieux” peut à la rigueur égaler la phrase que je m’apprête à vous livrer. car dans ce beau pays où les élites financières oublient de déclarer une île, broutille broutille où avais-je la tête, chèr/e-s ami/e-s, on a osé dire à la tévé :

“une étude norvégienne affirme qu’avoir de l’humour réduit la mortalité de 20%”.

penchons-nous un peu là-dessus. les gens qui rient meurent moins que les gens chiants. ça veut dire qu’il y a des gens qui meurent et d’autres qui ne meurent pas. pour ne pas mourir, vaut mieux s’en payer une bonne tous les matins. j’affirme donc, contre la mort et le cancer, arrêtez de manger des grenades. de toute façon c’est dégueulasse. le matin, trempez allègrement votre bacon dans du rhum au saindoux en fumant quelques cigares. à condition d’écouter rire et chansons en même temps, tout ira bien. c’est la télé qui l’a dit.

sinon, hier, journée de merde, pile le type de journée où à midi on affirme qu’on aurait mieux fait de rester au lit et où, à partir de 18h, on n’a qu’une envie : retourner s’y coucher et oublier ce qui vient de se passer. après une nuit agitée grâce à mes voisin/e-s les porcs, je suis sortie pour aller retrouver Eva à la fac. j’avais quelques heures de retard et elle était légitimement repartie. premier échec. j’ai voulu rentrer chez moi mais je n’avais pas les clés. deuxième échec. j’ai voulu avancer dans mon travail rémunéré mais les batteries de l’ordi étaient à plat et je n’avais pas pris le câble. troisième échec. j’ai donc erré erré dans Paris chaude et tentatrice, bien décidée à ne pas dépenser de l’argent. j’ai fini au cinéma à deux rangs d’Amélie Nothomb ce qui n’était pas si mal. surtout qu’après j’ai croisé le chanteur de Dyonisos en vélib et c’était bien rigolo parce qu’il était assez ridicule sur son grand vélo, le petit avorton.  ça m’a fait rire. c’est pas demain la veille que je meurs.