Archive for January, 2010

Voir Co*urnon et mourir

Tuesday, January 5th, 2010

je vous ecris dans la joie incensee de la miraculee, le sentiment de la vie pleine, le desir de la voir s’eterniser, l’avidite du lendemain. alors que la neige neige et que ma quebecalgie ne  s’arrange pas, engoncee dans mon babygros rose et violet et en depit du tas de livres a lire ; alors que j’assiste au delitement de ma jeunesse sans espoir aucun de retrouvailles -Lhasa est morte et avec elle ma licence 3, les heures oisives dans le hamac. decidement j’aurais mieux fait de continuer a ecouter des artistes deja morts- et meme si j’ai quelques heures de sommeil a rattraper, me voila.

en ce 2010 annee du vice naissant, premiere victime du Paris Dakar qui ne passe ni a paris ni a dakar si j’ai bien compris. il va falloir s’y mettre un peu serieusement les gars, le Sida a une efficacite toute relative et les milliers de morts du dereglement climatique ne sont encore qu’une belle promesse, alors si on veut exterminer du pauvre, il va falloir envoyer autrement plus de de voitures.

en ce debut d’annee, j’attends avec hate que monsieur mono*prix applique la methode ra-di-cale du gouvernement en matiere de fraude fiscale. ca donnerait des messages diffuses toutes les heures, entre Delerm et Dutronc fils, “nous savons que certaines personnes ont vole certaines choses. nous leur demandons de les rendre, ou du moins d’en rendre un bout, ou du moins de pas en voler beaucoup plus. aucun mal ne leur sera fait.”

sachez enfin que j’aurais pu moi-meme mourir pas plus tard que recemment.

j’imagine le quotidien local titrer sur une sordide histoire d’infanticide,  un acte manque aux consequences fatales et me rejouis d’avoir echape a cette tentative de meurtre aussi minable qu’inconsciente. en cette periode de depression post bacchanales annuelles, je ne crois pas que la tele aurait meme evoque ma fin.

sans transition, present de la narration voulez-vous : mon reveil m’arrache au sommeil. grommelante, grognante et pas contente, je vais faire pipi. j’entends alors francoise quitter la maison. je descends, l’esprit dans le brouillard, entierement tournee vers mes besoins primaires. je distingue alors une bouteille de Badoit sur l’evier. premier sourire de la journee et grognement de plaisir anticipe -j’aime beaucoup l’eau gazeuse qui a pour moi un net gout de Sarajevo-. l’ouverture se fait sans le pchit caracteristique. deception. je prends une grande gorgee d’eau et constate que leau n’est pas gazeuse du tout avant de gouter qu’elle est surtout de javel.

je recrache et me rince la bouche.

je prepare la blague de  l’annee : j’attends le retour de francoise, couchee par terre, la bouteille a mes cotes.

elle traine vraiment trop, je finis par me relever.

elle niera  la tentative de meurtre et l’erreur. j’avais qu’a faire attention.