Archive for November, 2008

l’entreprise, encore

Sunday, November 9th, 2008

lecteurices, foule en délire,

après deux semaines intenses dans mon entreprise, fort belle entreprise qui me donne des tickets resto très impressionnants pour que je puisse passer l’après-midi à me renifler, jurant de ne plus y revenir vu qu’après le vietnamien on sent trop le graillon, magnifique entreprise où le café gratuit et cher coule à flots et où aucun site internet n’est interdit d’accès, après deux semaines de vie active à tout faire pour m’intégrer que par exemple j’ai arrosé la plante verte et là je me suis dit ayé c’est fini j’ai franchi un seuil sans retour et à aller à des réunions en prenant des notes, des vraies notes au lieu d’écrire des lettres grâce à cette merveilleuse technique développée en classe prépa qui m’a servi pendant toutes mes plein d’années fac et qui a toujours trompé tout le monde, après 10 jours de travail décharné, je peux vous le dire, c’est pas pour moi.

vous voyez même si je peux y aller sans me déguiser en fille, en 22 minutes de marche et que le boulot est pas vraiment chiant, ben ça reste une entreprise. par exemple le matin en arrivant il faut dire bonjour à tut le monde. ça prend 15 minutes de bonjourçava sans écouter la réponse quand on arrive un poil à la bourre parce qu’on voulait un chausson aux pommes sur le trajet, et ça m’énerve cette absurdité pas marrante du tout.

et puis bon vu que c’est une entreprise d’informatique, forcément voyez, c’est plein d’informaticiens. l’informaticien, ça sent l’homme fermenté et c’est déjà pas très agréable en soi. mais ya pire que les odeurs, c’est le visuel. par exemple j’ai un collègue qui est en permanence dans mon champs de vision pourtant limité qui passe ses journées à sonder les profondeurs abyssales de son nez. je savais pas qu’on pouvait mettre tout ça de doigt dans un nez. et quand il ne joue pas à l’explorateur nasal, à il était une fois mon nez, il se tripote les molaires. je pense que ce garçon a eu une phase orale contrariée mais passons sur mes analyses fumeuses.

le matin il arrive encore plus après que moi et donc forcément il me serre la main et derrière je vais pratiquer un nettoyage digne de n’importe quel urgentiste.vendredi, j’ai réussi à éviter le contact avec lui en me ruant dans la salle de pause dés son arrivée. sauf que comme tout le monde, sa première activité du matin consiste à aller se faire un café. je me suis sentie acculée, telle la biche devant le sauvage chasseur puant la bière. en situation de stress, mon cerveau fait parfois des prouesses. pour ne pas lui serrer la main, il n’a rien trouvé de mieux que d’occuper toutes les extrémités manuelles. j’ai donc rapidement attrapé ma tasse, du sucre, une touillette, une petite serviette et d’autres petites choses pour me donner cet air de cruche dépassée par les événements qui nous tire, nous autres femelles, bien souvent de situations emmerdantes. ouf.

heureusement, en compensation de tout ça, ya eu une belle petite explosion de mon pouvoir d’achat. ce qui ne m’empêche pas de constater régulièrement que vraiment je n’ai rien perdu de mon savoir faire en matière de subtilisation de fromages, autres délices et bobobioseries.