Archive for April, 2008

Dans Paris, à vélo…

Sunday, April 6th, 2008

… on emmerde les autos

A vélo, dans Paris, on emmerde les taxis.

free music

je repousse l’urgence de vous raconter S*abine dite la frange à une date prochaine et vous fais part de l’urgence qui m’anime. pourtant ça va être rigolo l’histoire de Sabine, vous allez voir, j’ai convoqué toute la verve et tout le mordant dont je suis capable pour mentalement écrire cette rencontre d’un autre type, ce dialogue d’outre-frange pendant que l’amoureuse dormait à mes côtés, ronflant à point ferme et fermement fermée à toute suggestion de ma part. pis ça m’énerve de l’entendre s’épanouir dans le sommeil quand je n’arrive pas à me laisser happer par les virils bras de Morphée. quand j’étais jeune, je pensais que Morphée était une fille à cause du ée et je voulais bien qu’elle m’emmène. puis j’ai vieilli.

j’ai finalement ressorti mon fidèle destrier, mon étalonne blanche pour éviter les Parisiens dans le métro. je me suis dit qu’il ne fallait pas que je me laisse impressionner par cette sinistre déconvenue, cette sombre histoire de portière malencontreusement ouverte à contre-temps (statistiquement, ça n’arrive qu’une fois dans une vie ça, non?) et je suis allée à la fac en vélo. il pleuvait un peu.

rapidement, j’ai été drôlement surprise. découvrir la vie surterraine de la capitale a été une expérience inoubliable.

personne ne m’avait prévenue et j’avançais dans une ignorance crasse, pensant que les rudiments de code de la route que j’avais ingurgités de force en Auvergne s’appliquaient à Paris. j’étais jeune. vous voyez, c’est comme pour les mètres carrés qui n’ont pas la même surface qu’ailleurs. le code de la route ici, il est différent.

je m’explique : un automobiliste normalement constitué (un oeil, un bras minimum, une voiture et deux neurones pour faire une connexion. ben ouais, le mec il a une voiture en ville, déjà il peut pas avoir beaucoup plus de neurones) qui voit une petite route avec des vélos dessinés dessus va se dire “tiens, c’est une piste cyclable” ou “tiens, c’est une voie cyclable” (je ne connais toujours pas la différence entre les deux mais moi je n’ai pas le petit papier rose et deux personnes en sa possession n’ont pas pu me dire. ahah!). l’automobiliste parisien normalement constitué (un oeil, deux bras, un 4X4 et un neurone qui se connecte en rond), lui, réagit tout à fait autrement. A la vue de ladite voie ou piste, l’automobiliste parisien normalement constitué se dit “chouette, je vais pouvoir me garer”. par contre, l’automobiliste parisien normalement constitué-que nous appellerons désormais connard pour plus de commodité- se croit supérieurement constitué. quelque part, un recoin sombre de son neurone sent qu’il y a amende sous essuie-glace. bien entendu, le connard ne verbalise pas tout cela, le connard ne s’exprime pas avec des mots. neurone commande à la main des mouvements frénétiques sur le klaxon qui font chier tout le monde et le détendent lui. son neurone l’alerte donc d’un risque potentiel. c’est là que le connard montre toute l’invention dont il est capable, croyant à chaque fois être le seul humain à avoir eu cette grande idée. sur le même principe que les enfants qui ne sont plus attrappables dans les fameuses parties de loup ou de trap-trap bisou, après avoir hurlé POUCE, le connard a trouvé la parade. garé sur un truc à vélo, il… met ses feux de détresse. et hop, invisible!