a brand new chaussette
Thursday, April 10th, 2008c’est effrayant.
je vis une période de perturbations intenses et intensives. ma vie est le théâtre de moult changements spectaculaires. vu de l’intérieur en tout cas c’est drôlement impressionnant alors vous comprenez bien que je vous en touche un mot ou deux.
vous voyez c’est plus comme avant. c’est-à-dire que je sens bien que je me fais vieille. je me rapproche de mes 23 ans à une vitesse tout à fait effrayante. techniquement, je m’en rapproche aussi vite que je me rapprochais de mes 10 ans, la coupe au bol et les genoux croutés. je sais cela. sauf que je ne peux pas m’empêcher de trouver les années de plus en plus courtes, de me tromper de plusieurs années sur certains événements importants tout en me souvenant à quel point je trouvais ça exaspérant quand j’étais ptiote parce que bon des années yen a pas 50 quand même, c’est pas si difficile de savoir si c’était ya 3 ou 6 ans, merde alors.
mais bon, le problème, c’est pas tellement ça. parce que j’ai longtemps nié que je cessais de grandir pour vieillir. assez douée en mauvaise foi je l’avoue, je m’en sortais plutôt bien.
que j’aie une carte bleue, que je puisse dire “ça fait 10 ans…”, que j’entende dire “putain la meuf son look on dirait trop les années 90″ avec le mépris que je n’emploie que pour parler des années 80, que je me souvienne des films de 1995, qu’on m’appelle madame dans les magasins*, tant que les jeunes ne se lèvent pas pour me céder leur placer dans le métro, ça passe.
mais là, c’est plus possible.
tout a des limites et je crois qu’on arrive à la frontière de ma capacité à me mentir. croyez-moi, ça veut dire qu’on est loin déjà.
je vous le dis tout de go : à la rentrée je serai salariée, je vais déménager dans un appartement qui a une machine à laver et l’amoureuse a extrait de mon cuir chevelu mon premier cheveu blanc officiel.
* amiEs québécoisEs : en France on dit madame aux vieilles et aux mariées.