Mémoires d’une jeune fille dérangée

j’ai injustement été victime de la sauce rouge chinoise. clouée au lit pendant 2 jours à suer et donc à puer. compote et tisane exceptée, toute forme de nourriture me semblait aussi grasse et indigeste que des oeufs au bacon à la sauce hollandaise (oui ils font ça à Montréal mais je les aime quand même). Sterenn jouait son rôle de garde malade à merveille, cataplasme d’argile mondieuquetuboues etc. tout cela dans un pathétique d’une dignité remarquable.

bon, jusque là, ça allait, je gardais contenance avec plus ou moins de succès.

ce soir, en plus grande forme et pressée par l’urgence de la tâche, je suis allée dans mon nouveau chez moi pour y ranger des livres et lancer, transie d’émotion bourgeoise, ma première machine à laver.

en repartant,  quelque peu consciente du vide qui régnait sur mon estomac, je décidai de découvrir le monoprix du coin afin de savoir s’il était facile de se jouer de son vigile. j’ai acheté du gazpacho et mis du houmous dans mon sac. de retour chez moi, je m’installe devant Roger avec un air gourmand qui en soi aurait suffi à m’envoyer danser la tecktonick pour l’éternité en Enfer (Dante aurait attribué d’office ce supplice aux sodomites), me verse une grosse tasse de soupe froide et découvre avec stupeur que mon petit pot de houmous était déjà ouvert et entamé.

en plus, je peux même pas aller me plaindre. forcément, j’ai pas de ticket de caisse.